Voici un article écrit il y déjà quelques années pour une rubrique potentielle d’un journal local. Je trouve qu’il est toujours pertinent, quoique bonifiable. À vous de juger.

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Je vais vous parler d’art. Non, ne partez pas tout de suite! Je vous assure que l’art est un sujet intéressant, surtout si l’on en parle pas le ti-doigt en l’air.

Afin de vous faire comprendre ma vision de l’art, il serait bien que je définisse d’abord ce qui est qualifiable d’art. L’art est l’aptitude à transformer une tâche d’apparence banale en œuvre. Pour se faire, il faut trois aspects spécifiques dans l’exécution de cette tâche : la maîtrise de la technique, le goût du dépassement de soi et un désir d’innovation.

Avec ces trois aspects, on peut qualifier d’art n’importe quoi, et d’artiste celui qui les met en pratique. Un plombier peut être un artiste. S’il maîtrise les techniques de plomberie, il peut les repenser de façon nouvelle. Le désir de se dépasser le poussera à revoir la façon d’installer ses tuyaux plutôt que de s’en remettre qu’aux méthodes acquises par le passé. Ainsi, il pourra se dépasser et créer un système nouveau qui pourra même devenir la nouvelle norme. Sans nécessairement réaliser que c’en est une, l’œuvre de cet artiste ravira ses clients et son téléphone ne dérougira plus.

Il en va de même du sportif. Souvenez-vous comment on appelait Kovalev dans ses bonnes années? L’artiste. Il maîtrisait hors de tout doute l’art de déjouer l’adversaire, de le dépasser en se dépassant du même coup puis innovait en déjouant le gardien pour le plus grand plaisir des spectateurs. Cependant, la constance est une qualité universelle qui sépare les petits artistes des Grands

Enfin, dans ces deux exemples, la résultante de ces aspects appliqués est le plaisir. Autant l’artiste ressent un plaisir intense face à l’œuvre accomplie que son public, s’il est suffisamment sensible pour en prendre conscience*. Vous voyez, parler d’art c’est gagnant-gagnant!

 

 

*Pour démêler l’art de l’anodin, il faut un minimum de conscience, mais surtout une aptitude à la contemplation qui permet de recevoir ce qui nous vient de l’extérieur avec une vision qui va au-delà du pragmatisme.