SCULPTURES CORPORATIVES
Recit d'aventure hivernale Assomption, Québec du 2 au 6 février 2006
Une bonne manière de faire fructifier un talent pour bonifier l'arrondissement des fins de mois est de l'appliquer à des causes corporatives. Lors de festivals d'hiver, certaines municipalités invitent des sculpteurs locaux à aggrémenter leur artères principales d'oeuvres enneigées. Parfois, les sculpteurs locaux ne suffisent pas à la tâche, c'est alors qu'on fait appel à des mercenaires de la pelle, assoiffés d'or blanc. Je suis de ces guerriers du froid qui aiment taillader les blocs pour les mouler son imagination.
Toutefois, pour ce contrat qui s'offrait à moi - 12 blocs de neige 4'x4'x8' + un format concours 8'x8'x12' en 4 jours - je n'avais d'autres choix que de faire appel à de fidèles et talentueux comparses.
De vrais mercenaires!
Un hiver printanier nous assaillait au moment de passer à l'attaque. Deux fois nous avons été interrompus par la pluie. Tristes conséquences pour de fines créations de neige. Malgré tout, cette température avait un avantage:il était possible de modeler et recoller des parties de sculpture, ce qui ne se fait pas avec une neige à moins de 5 degrés sous zéro. Encore là, il y a toujours moyen de faire du collage à l'aide de neige mélangée à de l'eau, communément appelé de la bonne vielle "slotche"!
Parmi les sculptures à réaliser, un violon devant le théâtre renommé de la ville. Réalisation principale de Bob et Jobi.
La neige permettait moins de finesse dû au gros grain de la neige. Lorsqu'il fait doux, la neige est constituée de petites boules de glace de 2-4 mm, un peu comme dans une slotche dont on a aspiré toute la saveur. D'ailleurs, une partie de la tête du violon est tombée et nous l'avons reconstituée en prenant de la neige collante.
Fait cocasse, cette opération dû se faire en soirée alors que la température chutait sous les -5 degrés, ce qui durcissait la neige folle autour de nous. Nous courrions aux alentours à la recherche de neige encore collante. Les passants s'intriguaient de me voir pelleter au beau milieu d'un espace vierge de pas humains. La neige retournée en bordure de chemins s'avérait trop froide, mais dans les espaces vierges, sous une fine couche de glace se situant elle-même sous une couche de neige refroidie, se trouvait environs deux pouces de neige collante. Il fallait la trouver et on l'a trouvé!
Un autre endroit où ce type de neige fût utilisé fût aux abords de la pharmacie du coin, où nous faisions un mortier d'alchimiste.
Nous devions faire des feuilles dans le bol mais la neige nous a seulement permis de faire des balles de neige pour impersonnifier des grains.
Ensuite, il y eu Mickey et Tintin.
Représenter des personnages connus a son lot de difficultés considérant qu'ils doivent lui ressembler.
Le
premier soir, nous avons fait un footballeur. Le lendemain, la pluie l'a plaqué au sol... Par chance, j'avais eu le temps de l'immortaliser sur pellicule virtuelle.
Cette bagnole dangeureuse fût produite la même journée, mais sauvegardée par la brillance de gens anonymes qui l'ont recouverte de plastique. Conçue pour une école de conduite, le professeur semble avoir la frousse de son élève au volant volage...et le chien lui?
Principalement réalisée par Martin Ernst.
Ensuite, après la pluie, on a réalisé 5 sculptures, dont le Mickey et le Tintin ci-haut et un chef cuisinier empoignant un poulet condamné à finir dans une marmite.
Le poulet s'avéra difficile à sortir dû à la qualité de la neige à gros grain et aux mottes de terre, mais le vrai chef du resto pour lequel nous faisions cette sculpture était bien satisfait de son alter-ego refroidi.
Pendant ce temps, Marc-André s'attaquait seul et pour la première fois à une sculpture représentant des grenouilles, ou des gremouilles selon la circonstance...
Puisque la température s'humidifiait, nous avons tous mis la main à la pâte pour la terminer et la recouvrir avant que la pluie l'abime trop.
Du coq à l'âne je saute, pour permettre à votre navigateur de tout télécharger au fur et à mesure, je vous offre une autre sculpture en 360 degré, tout à fait palpitante, de quatres blocs de neige affublés des lettres r-e-e-r.
Le bloc tourne, mais pas Jobi, étrange...
Poursuivons avec une "abstraite" représentant le logo de la chambre de commerce de l'Assomption.
Et la dernière des sculptures 4x4x8, le lion!
Pour termiiner ce périple à l'Assomption, nous avons réalisé une sculpture format concours -8'x8'x12'- en moins du tier du temps que nous avons ordinairement dans les concours...
Ceux qui connaissent mes précédentes sculptures reconnaîtront peut être "les dents de ma mère" que nous avions faite à Rouyn. Jean-Paul, celui qui nous engageait, en désirait une copie. Naturellement, elle n'était pas à la hauteur de la première faute de temps, mais je crois que nous avons du bon boulot somme toute.
Alors voilà pour l'Assomption, nous étions fins prêt pour le défi qui suivait, nul autre que la mecque de la sculpture en province: St-Jean-Port-Joli!