Je suis en “Gwada”, en Guadeloupe, semi travailleur, semi vacancier. Je reste ici suffisamment longtemps pour m’accoutumer, pour ressentir l’ennui, mais j’apprécie malgré tout chaque instant de ce merveilleux détour. Voici quelques observations.

Le volcan de la Souffrière, avec à ses pieds les villes de St-Claude (où je loge) et Basse-Terre.

En vrac, ici et là.

– Ici, les routes sont très étroites, une route à deux sens entre dans une seule voie québécoise. Ils ont des virages en “N”, non en “S”. Ils n’ont que des voitures manuelles, c’est un parc routier pour chauffeur manuel expérimenté car il n’y a que des pentes en Basse-Terre. S’il n’y avait pas la compression, ça coûterait cher de freins!

– En Gwada, il fait chaud et humide tous le temps. Je regarde la météo et depuis que je suis ici, il fait max 30, min 24. Donc à peu près toujours la même température.  Je suis présentement en saison de pluie, mais c’est rien comparé à une semaine de grisaille de par chez nous. Ici, il fait beau, oh! une ondée, puis il fait encore beau, humide et chaud. Rarement de pluie continue, du moins pas depuis 21 jours. Ici c’est tellement humide qu’il y a des plantes qui poussent dans les airs, sur des branches d’arbres, et laissent pendouiller leur racines au vent, puisant toute l’humidité qu’elles ont besoin dans l’air qui les entoure.

NB:juste pour me faire mentir, aujourd’hui il a plu plus que jamais, mais malgré tout, c’est pas si tant pire. Il a plu au max 3 heures de suite. Le reste entrecoupé de soleil et de grisaille. J’ai quand même trouvé le moyen d’aller au-dessus des ondées allant à Papaye, à 1281m d’altitude.

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la commune de Papaye, là où la route s’arrête en plein milieu des nuages.

-La Gwada, c’est l’île aux belles eaux, et c’est pas pour rien!  Il y a des rivières partout qui dévalent les crêtes volcaniques de la Basse-Terre. La végétation est reine, riche et généreuse. Peu d’hostilité de la Nature en ces terres, pas de scorpions, de tarentules ou de serpents venimeux (sauf exception). La pire bébitte est un mille patte venimeux…

– Ici, il n’y a presque pas de “roadkills”, on dirait qu’il n’y a pas de faune autre que des ti-lézards, les iguanes sur les plages, des grenouilles et des oiseaux. Pourtant, il y a une surabondance de chiens domestiques et errants, des poules en liberté et des chats froussards. Rien de tout cela d’effouaré dans la rue. Il y a bien des chats, mais ils sont tellement froussards qu’ils se tiennent loin des véhicules qui passent avec un train d’enfer (les moteurs forcent tout le temps, il n’y a que des pentes arides ici). Le seul roadkill que j’ai vu était une vache je crois…

– Ici 99% des chats sont blanc et caramel. Comme beaucoup des vaches et boeufs que l’ont voit le long des routes, enchaînées et broutant tranquilles, à leur côté un héron blanc et… caramel. L’un bouffe les tiques de l’un pendant que l’autre broute. C’est un duo sympathique!

Je finis avec un billet éditorial qui n’est pas nécessairement confortable, mais que j’espère inspirant.

– Ici, on sent les inégalités raciales, vestiges difficiles à laver de l’époque esclavagiste. Il y a un clivage ourdi entre les différentes nuances de bruns et les blanc sont toujours à de hautes fonctions.  Pour cela, les relatons avec les noirs sont parfois tendues, mais dès qu’ils entendent notre accent du Canada, du Québec, ils se détendent, rient et nous disent comme ils nous aiment. En fait, la répétition de ces situations m’amènent à croire que c’est la richesse de notre pays, notre passeport international: notre bienveillance, notre chaleur, notre générosité. Nous ne devons pas l’oublier, c’est de ça que l’on doit se souvenir. Les commissions Charbonneau, les chartes des valeurs, notre système politique, voire même juridique sont les aspects les moins inspirants, les plus déprimant de notre nation. Il y a de la graine de crotté, de pleutre, de bureaucrate terne et mou en nous, mais il y a aussi une grande part de bonté et d’aisance de vivre, de paix et de créativité que l’on doit à tout prix garder et mettre de l’avant. En s’éloignant de chez soi, en vivant Ailleurs, on peut mieux se regarder, s’analyser, s’apprécier.

Alors voilà pour un rapport à mi-parcours, à suivre! 🙂

PS: l’écriture de Symrik Helwig va bon train, j’en parlerai d’avantage dans le prochain post.